Acide folique chez la femme épileptique traitée, moins de complications de la grossesse ?

Acide folique chez la femme épileptique traitée, moins de complications de la grossesse ?

Les femmes atteintes d’épilepsie, particulièrement si elles suivent un traitement antiépileptique (TAE), ont un risque accru de complications lors des grossesses (accouchement prématuré, retard de croissance intra-utérin (RCIU) et prééclampsie), à l’origine de morbi-mortalité pour la mère et l’enfant. Certaines études suggèrent une association entre supplémentation en Acide Folique (AF) et réduction de ces complications, mais avec des résultats variables. Afin de déterminer le lien entre cette supplémentation et les complications de la grossesse chez les épileptiques traitées, les données d’une étude de cohorte ont été analysées.

Cette étude de cohorte mère-enfant prospective norvégienne a inclus 95 200 femmes entre 1999 et 2008. Les données concernant l’épilepsie maternelle, le TAE, la supplémentation en AF et l’issue de la grossesse ont été réunies. La supplémentation en AF était appréciée par 2 questionnaires rétrospectifs : (Q1) pendant les semaines de gestation 17-19, les mères déclaraient la prise d’AF à différentes périodes (> 4 semaines avant la conception, pendant les 4 semaines pré-conceptionnelles, entre les semaines 0-4, 5-8, 9-12, 13 et suivantes) ; (Q2) pendant la 30esemaine elles étaient interrogées sur la prise d’AF pendant les semaines 13 à 29 et suivantes. Les principaux critères de jugement étaient la naissance prématurée (âge gestationnel < 37 semaines), la petite taille pour l’âge gestationnel (RCIU), et la prééclampsie.

Un bénéfice dans certaines conditions

L’étude a inclus 100 105 grossesses uniques, 316 avec épilepsie maternelle avec TAE pendant la grossesse (81 % en monothérapie), et 358 avec épilepsie maternelle non traitée. La proportion de supplémentation en AF était similaire parmi les femmes épileptiques traitées, non traitées et celles sans épilepsie : respectivement 79 %, 73 %, 75 %.

Parmi les épileptiques traitées, le risque d’accouchement prématuré était statistiquement plus élevé si elles qui ne recevaient pas d’AF par rapport à celles qui en bénéficiaient : 14 % versus 5 % des naissances, odds ratio ajusté (ORa) 3,3 , intervalle de confiance (IC) à 95 % 1,2-9,2. Le risque d’accouchement prématuré parmi la population TAE + AF quand la supplémentation débutait en péri conceptionnel était similaire au risque encouru par les femmes sans épilepsie recevant de l’AF (ORa 0,9, IC à 95 % 0,5-1,6). Les épileptiques traitées commençant l’AF après le 1er trimestre de grossesse présentaient un risque majoré de naissance prématurée par rapport aux non épileptiques (ORa 2,6, IC à 95 % 1,1–6,5) et encore plus élevé si elles n’utilisaient pas d’AF (ORa 9,4, IC à 95 % 2,6–34,8).

La prise d’AF n’était pas associée au risque d’accouchement prématuré chez les femmes épileptiques sans TAE ou chez les non épileptiques. L’AF ne modifiait pas le risque de prééclampsie ou…

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