Le rôle des oligosaccharides du lait humain (HMO) dans la prévention des allergies

Les champs d’investigations concernant les oligosaccharides du lait maternel (HMO) sont multiples. Microbiologie, immunologie, infectiologie, néonatologie… Les nombreux bénéfices des HMO pour la santé du nourrisson, sont passés à la loupe. Un autre champ de recherche actuellement très prometteur est celui de l’allergologie !
La dysbiose microbienne au début de la vie, associée à un risque de développer une allergie
Découverts depuis plus d’un siècle par une équipe française, les HMO connaissent un véritable essor médical et industriel. Ces précieux oligosaccharides sont présents dans le lait maternel mature à hauteur de 5 à 15 g/L. Ils en constituent le troisième composant solide.
Véritables alliés du système immunitaire du nourrisson, les HMO sont capables de favoriser la croissance des bactéries bénéfiques, comme les bidifobactéries, et l’élimination des pathogènes dans le microbiote intestinal. Les HMO améliorent aussi la performance de la barrière intestinale en réduisant sa perméabilité. Enfin, ils sont aussi capables de moduler l’activité immunitaire du nouveau-né en participant au rééquilibrage des lymphocytes Th1 et Th2. Cette étape est d’autant plus importante qu’elle conditionne la sensibilisation et l’acquisition de la tolérance future des éléments pouvant être reconnus comme des antigènes.
Deux études observationnelles menées en 2001 ont mis en évidence des différences dans la composition du microbiote intestinal des nourrissons allergiques et non allergiques1-2. Moins de bifidobactéries fécales ont été détectées au cours des premières semaines de vie chez les bébés qui ont par la suite développé une allergie. Ces différences par rapport à des nourrissons ne développant pas d’allergie ont été observées avant toute manifestation de la maladie, suggérant qu’elles sont bien primaires, et non secondaires aux maladies.
Ces études suggéreraient donc que l’acquisition de la tolérance peut être altérée par une dysbiose du microbiote, augmentant le risque de développer une allergie. Toutefois, des études ont montré que le développement d’une allergie chez le nourrisson n’est pas seulement le fait d’une dysbiose, mais aussi d’une augmentation de la perméabilité intestinale, entrainant le passage de plus d’antigènes, et d’une réaction excessive du système immunitaire lorsqu’il est exposé à ces antigènes (voie Th2).
Dysbiose, perméabilité intestinale trop importante et réaction excessive du système immunitaire sont donc associées au développement d’allergies. Toutefois, les HMO agissent sur ces 3 systèmes par divers mécanismes d’action. Les HMO auraient donc un rôle à jouer sur la protection contre les allergies.
Les HMO, une protection contre les allergies ?
Des premières études pré-cliniques surla souris3-4 ont montré que la supplémentation en 2’FL chez des souris allergiques diminue les symptômes en favorisant la production d’IL-10 (cytokine anti-inflammatoire) par les lymphocytes T régulateurs. Dans un autre modèle de souris allergiques, une supplémentation en 2’FL diminue la quantité d’IgE dans le sang et augmente la production de cytokines anti-inflammatoires (IL-10, TGF-beta, …).
Chez les enfants allaités, l’étude Sprenger et al. 5 a mis en évidence un risque réduit de manifestations d’eczéma (IgE médié) à 2 ans chez des nourrissons nés par césarienne et avec antécédents familiaux d’allergie consommant un lait maternel riche en HMO 2-fucosylés, et…
Pour en savoir plus rendez-vous sur : JIM