Le poulet importé : Une consommation aux méfaits dangereux. Des solutions locales innovantes existent pourtant

Les marchés guinéens comme la plupart des marchés des pays africains côtiers, sont envahis ces dernières années par les poulets surgelés en provenance des pays européens, asiatiques et quelques fois américains. Compte tenu de leurs prix très abordables, les rendant accessibles à plusieurs citoyens, ces produits connaissent un grand succès sur nos marchés et sont très sollicités par les ménages. Pourtant, leur consommation et leur forte sollicitation sur nos marchés ne sont pas sans conséquences négatives sur la santé et sur la production locale.
Risques inquiétants de maladie
La consommation des poulets surgelés importéspeut provoquer des maladies chez ses consommateurs. Selon les experts de l’alimentation, ces produits ont une durée de conservation très courte et les règles voudraient que la viande soit transportée à – 18 °C. Mais très généralement, les commerçants transportent le produit avec des moyens inadaptés qui ne sont pas frigorifiés. Quelque fois, ces aliments restent étalés à l’air libre durant des heures avant d’être acheté par le consommateur. Ce qui favorise la décompositionet crée des toxines dans ces produits.
L’association de solidarité́ internationale “Élevages Sans Frontières” avait dans une pétition émise en 2017, contre l’exportation de volailles congelés vers l’Afrique, mis l’accent sur deux aspects qui pourraient rendre ces produits impropres à la consommation.
« Aucun contrôle ne garantit le respect de la chaîne du froid tout au long du trajet. Les volailles sont parfois aspergées de formol pour être mieux conservées » , avait-elle mentionné.
Des « déchets » évacués de l’Europe
Au-delà de ces risques de maladies, il faut toutefois souligner un autre aspect important lié à ces poulets surgelés importés.
La chaîne de télévision franco-allemande ARTE, dans un reportage sur la volaille importée en Afrique, a indiqué que les poulets surgelés en provenance d’Europe, sont pour la plupart des pondeuses en fin de ponte qui n’ont plus d’utilité dans l’élevage et qui constituent des facteurs de coût. Elle précise que 360 millions de poules en fin de ponte sont abattues chaque année en Europe. Ces poulets étaient transformés en poule à bouillon, mais ces dernières années, ils ne sont plus consommés en Europe. Ce qui constituaient pour les aviculteurs européens, des « déchets » avec un facteur de coût lié à leur abattage.
C’est ainsi qu’ils ont eu l’idée de les exporter en Afrique, une manière de s’en débarrasser tout en faisant du profit. Ces produits se retrouvent alors sur le marché africain à des prix deux fois moins cher que les poulets locaux, malgré les frais liés à l’abattage, à la congélation et au transport.
Un obstacle au développement local
A cause de leur bas prix, les volailles congelées importées ont fini par s’imposer sur nos marchés et cela impacte la production locale. Une concurrence d’ailleurs jugée « déloyale » par nombreux acteurs et analystes du domaine. Cette sollicitation très forte de ces produits importés, affecte donc considérablement l’essor des producteurs locaux. Ajoutés à cela les pertes d’emplois au niveau des éleveurs locaux.
Des solutions locales envisageables
Pour faire face aux risques de maladies et l’impact négatif sur l’économie de la présence massive de ces volailles importées sur les marchés guinéens, des initiatives locales sortent du lot et offrent aux citoyens guinéens, une alternative abordable et sûre. C’est le cas d’une société de la place labellisée Lella SARL. Elle se positionne en première productrice domestique de viande et produits à base de volaille. Promue par une guinéenne, l’entreprise émergente propose des poulets locaux et dispose d’un abattoir d’une capacité d’abattage et de traitement de 3000 poulets/jours, équipé selon les normes internationales d’hygiène et de sécurité de traitement de la volaille, nous a assuré sa direction. Les poulets proposés sont abattus en tenant aussi compte des convictions religieuses, pour ainsi permettre à toutes les couches de la population, de les consommer.
Source : actujeune.com