Hémocultures en pédiatrie : quel bilan ?

Les septicémies, définies par une hémoculture positive avec un germe prédominant, posent des problèmes de difficultés variables selon l’âge, le site de l’infection initiale, l’organisme en cause et les comorbidités. 

L’exposition à des procédures médicales invasives est un facteur de risque majeur qui a modifié l’épidémiologie des septicémies mais nombre d’entre elles sont aussi d’origine communautaire (survenant en dehors d’un établissement de santé). Dans leur ensemble, la résistance de germes comme les entérobactéries, les staphylocoques dorés et les pneumocoques est aussi un défi thérapeutique important pour l’infectiologue. La connaissance de l’épidémiologie locale est utile pour guider l’antibiothérapie initiale.

Pour tenter d’apporter un éclairage sur le sujet, un bilan rétrospectif de toutes les hémocultures positives entre 2014 et 2016 a été dressé à l’Hôpital Pédiatrique de Sydney (Australie). Un pathogène a été considéré comme responsable s’il était isolé au cours d’un tableau clinique infectieux et les germes commensaux ont été incriminés dans l’infection s’ils étaient isolés plus d’une fois sur une période de 48 h. Une infection liée à un cathéter a été définie par l’absence d’un autre site primaire apparent. Une infection a été retenue d’origine communautaire si l’hémoculture était positive dans les 48 h suivant l’admission à l’hôpital.

Plus d’un quart des septicémies étaient d’origine communautaire

En 3 ans, 2283 sur 47 368 hémocultures réalisées sont revenues positives (4,8 % du total) mais 1027 d’entre elles (45 % des hémocultures positives) ont été considérées comme des souillures. Au total, 465 hémocultures de 391 patients ont été analysées lors de ce bilan rétrospectif. L’âge médian des patients (garçons, 54,4 %) était de 43,9 mois. Sur les 465 épisodes infectieux, 131 (28,2 %) étaient d’origine communautaire, 187 (40,2 %) liés aux soins à domicile et 147 (31,6 %) se sont déroulés lors d’une hospitalisation. Les enfants suivis par les équipes d’hématologie et d’oncologie présentaient plus du tiers des comorbidités et plus de la moitié des hémocultures positives étaient liées à un cathéter central.

Parmi les germes en cause, 243 (52,3 %) étaient des Gram positifs (S. aureus 114, 24,5 %), 198 (42,6 %) des Gram négatifs (E. coli 11,5 %) et 18 (3,9 %) des prélèvements étaient poly-microbiens. Toutes les hémocultures positives à un Staphylocoques à coagulase négative et à un Candida étaient contemporaines d’un cathéter. Les infections primaires étaient plus fréquentes chez les nouveau-nés, les secondaires après 28 jours de vie. Les infections non liées aux soins les plus fréquentes étaient ostéo-articulaires (44 ; 33,6 %) ou urinaires (23 ; 17,6 %). La mortalité au 30ème jour ont concerné 15 enfants (3,3 %) tous souffrant de comorbidités

En conclusion, dans cette étude rétrospective, plus du quart des septicémies étaient d’origine communautaire, les autres étant associées aux soins ou nosocomiales. Ces résultats soulignent l’importance du contrôle infectieux, en particulier des cathéters.

Pr Jean Jacques Baudon

Avec Jim.fr

actusantemag

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