Pseudo-Kawasaki, une autre manifestation de l’infection à SARS-CoV-2 chez l’enfant

 

 

 

Les enfants de tous les âges sont réceptifs au SARS-CoV-2. Beaucoup ont une infection asymptomatique, d’autres ont des manifestations cliniques bénignes : fièvre modérée, toux, fatigue mais peu de signes respiratoires ; la plupart guérissent en une à deux semaines. Très rarement, l’évolution conduit à une pneumopathie sévère comparable à celle de l’adulte.

Des auteurs de Londres rapportent un nouveau tableau de la maladie observé à la mi-avril, sur une période de 10 jours, dans l’unité de soins intensifs d’un hôpital pédiatrique. Les 8 enfants atteints ont été à l’origine d’une alerte nationale du fait de ce regroupement inhabituel sur une brève période et de la symptomatologie très particulière évoquant une maladie de Kawasaki atypique ou un syndrome de choc toxique.

Les patients étaient âgés de 8 à 14 ans, 5 étaient des garçons, 6 Antillais, un Asiatique et un originaire du Moyen-Orient. Aucun n’avait d’antécédents particuliers sauf un surpoids (7/8). 

Le tableau clinique comportait une fièvre à plus de 39° évoluant depuis 4 jours au moins, une éruption variable, une conjonctivite, des œdèmes périphériques, des douleurs des extrémités et des signes digestifs 7 fois sur huit : diarrhée, vomissements et douleurs abdominales. De surcroît, la moitié a présenté de petits épanchements pleuraux, péricardiques, ascitiques, témoins d’un processus inflammatoire diffus. La particularité a été l’évolution vers un choc vasoplégique, réfractaire au remplissage, traité par noradrénaline et milrinone. Les huit patients ont bénéficié d’un support ventilatoire (par intubation pour 5, non invasif pour 2, oxygénation par canule pour 1) pour stabiliser l’état cardiovasculaire en l’absence d’atteinte respiratoire significative, sauf pour l’un d’eux dont l’imagerie pulmonaire montrait des nodules et opacités pulmonaires et qui est décédé.

Syndrome inflammatoire et atteinte myocardique

Les échographies cardiaques montraient parfois une « brillance » au niveau des artères coronaires avec évolution vers un anévrisme géant dans un cas au cours de la semaine après la sortie des soins intensifs, et 7 fois sur 8 une dysfonction ventriculaire. L’atteinte myocardique a été révélée par l’élévation des enzymes cardiaques et de la troponine. D’autre part, les marqueurs de l’inflammation, CRP, procalcitonine, ferritine, d-dimères, étaient élevés. Cependant, aucun agent pathogène n’a été mis en évidence au cours de la phase aiguë sauf un adénovirus et un entérovirus dans un cas.

Les enfants ont été traités par immunoglobulines IV et antibiotiques. Un enfant sur les 8 a succombé du fait d’une arythmie accompagnée d’un choc réfractaire avec infarctus cérébral. Le diagnostic d’infection à SARS-CoV-2 a été posé sur le contexte…

Pr Jean-Jacques Baudon

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