Fatoumata Diariou Barry chirurgienne-dentiste, âgée d’une vingtaine d’années a vécu le pire moment de sa vie, vendredi 11 février 2022 à Conakry
La jeune femme mariée, domiciliée au quartier Simanbossia a été victime de kidnapping, alors qu’elle revenait du boulot vers la soirée.
Après avoir emprunté un taxi à destination du rond-point Cosa, la chirurgienne en état de famille est tombée dans le piège de ses ravisseurs.
La scène est loin d’être un film de fiction, tout est planifié dès le départ. Des jeunes qui s’expriment en langue vernaculaire font semblant de pratiquer le métier de conducteur de taxi pour exécuter leur sale bésogne.
Très affaiblie par cette histoire affreuse, la rescapée a décidé de raconter sa mésaventure à notre rédaction.
« Je quittais dans une clinique privée à Kabaya. J’ai emprunté une moto pour rejoindre le carrefour T5, arrivée là-bas, j’ai arrêté un taxi, je les ai demandé s’ils partent vers Cosa, ils m’ont répondu oui, j’ai ouvert la portière pour entrer dans le véhicule, un jeune est descendu pour me dire en soussou montez madame, je descends tout près, je suis montée. Quand nous sommes arrivés à la cité Enco 5, ils ont contourné pour changer de direction. J’ai rappelé que je partais au carrefour conteneur, ils m’ont fait savoir que désormais ils vont à Sonfonia pas à Cosa. J’ai répondu laissez-moi descendre je vais chercher un autre véhicule, ils ont dit nous cherchons où garer, je voyais de l’espace, mais ils n’ont pas accepté de stationner. Entre-temps j’ai voulu crier le jeune qui était à ma droite a pris un mouchoir pour mettre sur mon nez. A partir de là j’étais inconsciente et je me suis endormie », a-t-elle témoigné au micro de mosaiqueguinee.com, ce samedi 12 février 2022.
La victime se réveillera plus tard dans une maison inachevée dont elle ignore la position géographique. Un endroit clos où des organes humains seraient éparpillés çà et là.
« Il y avait une personne suspendue dont la tête a été complètement sectionnée. Il y avait une bassine en bas le sang coulait, de l’autre côté des pieds et des mains entre autres », raconte la jeune dame.
Les auteurs de ce kidnapping pour des fins de trafic d’organe humain sont des habitués des faits, à en croire la victime, mais cette fois ce n’était pas la bonne.
« Ils m’ont déshabillée, quelques-uns ont attrapé les pieds, d’autres les mains et une autre personne a soulevé ma tête, afin qu’ils puissent m’égorger. Après leur Marabout est venu, il a plongé sa main dans la bassine remplie de sang, il a mis une quantité sur son visage et a commencé à faire des incantations. Ensuite, il a orienté un miroir sur mon visage, puis a dit aux jeunes laissez cette dame, elle n’a que des filles et elle est en état de famille si on l’égorge, notre médicament de protection ne va plus fonctionner », a narré Diariou Barry.
Les ravisseurs qui n’avaient pas l’intention de coopérer ont voulu infliger un autre acte ignoble à la dame, mais le marabout a insisté sur le fait qu’elle devait être immédiatement relâchée, compte tenu de son état.
« Quelqu’un parmi eux a répliqué en disant que notre effort ne restera pas vain, il faut la violer alors. Le marabout a dit que cela va affecter leur médicament. Quand ils m’ont lâchée, ils ont pris mon téléphone pour le déverrouiller, puis changer mes profils Facebook et WhatsApp et afficher des images malsaines », a-t-elle raconté.
Les yeux bandés, Fatoumata Diariou Barry qui se retrouva quelques temps après à même le sol dans les périphéries de Dubréka, a été finalement conduite à la gendarmerie de proximité par le voisinage.
« Quand nous sommes montés dans la voiture, et que nous sommes arrivés à un certain niveau, ils ont cogné le côté droit de mon ventre. Ils ont ouvert la portière pour me bousculer et je suis tombée. J’ai aperçu des gens qui sont venus me déposer à la gendarmerie
de proximité par le voisinage.
« Quand nous sommes montés dans la voiture, et que nous sommes arrivés à un certain niveau, ils ont cogné le côté droit de mon ventre. Ils ont ouvert la portière pour me bousculer et je suis tombée. J’ai aperçu des gens qui sont venus me déposer à la gendarmerie située au KM 5. On a trouvé un officier qui m’a demandé les contacts de mes parents. Le Colonel m’a donné à boire et à manger, en attendant que mes parents ne viennent me chercher. Quand ils sont venus, nous nous sommes directement rendus à la clinique pour une consultation. Par la grâce de Dieu ça va », a expliqué la victime.
Consciente de l’existence du phénomène de trafic d’organes sur le territoire guinéen, Fatoumata Diariou Barry interpelle donc les autorités actuelles, à œuvrer pour la sécurité des populations, afin de sauver des vies.
« Personne n’est à l’abri, la voiture dans laquelle je suis montée est un taxi, ce n’est pas un véhicule personnel, les vitres ne sont pas fumées. Je n’ai vu aucun signe qui pouvait m’alerter », a précisé la rescapée.
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