fatigue visuelle : 5 conseils pour la diminuer

7 Français sur 10 souffrent de fatigue visuelle en fin de journée, selon le baromètre annuel des opticiens “experts en santé visuelle” dévoilé en novembre 2019.71 % s’alarment ainsi de l’impact de leur vie professionnelle sur leur santé oculaire. L’ordinateur au bureau n’est pas seul en cause.Le problème que les Anglo-Saxons ont carrément baptisé “syndrome de déficience numérique” est devenu criant depuis 2007 et la généralisation des usages liés aux petits écrans, smartphones et tablettes, souligne Christophe Fontvieille, optométriste et enseignant-chercheur en optique physiologique à l’université de Nîmes.

On les quittait déjà rarement, le récent confinement a encore accentué les choses, entre messageries, liaisons Internet, mails à traiter en télétravail et classe à distance sur ordinateur pour les enfants. Selon un sondage Ifop réalisé début avril, 62 % de possesseurs de smartphone déclaraient passer plus de temps les yeux rivés sur les écrans. Au risque d’accentuer une fatigue, qui exacerbe nos défauts visuels, mais peut se limiter.

GROSSIR LES CARACTÈRES DE L’ÉCRAN

“L ‘écran peut toujours être le révélateur d’un défaut existant, de convergence notamment, prévient le Dr François Pelen. Un écran sollicite en principe la vision de loin”, soit au-delà de 30 à 40 cm. Le problème, avec la multiplication de petits écrans des smartphones et tablettes “que l’on regarde plutôt à 20 cm, explique Christophe Fontvieille, est qu’ils perturbent le fragile équilibre naturel convergence-accommodation.” 

L’accomodation, c’est la capacité qu’a l’œil à adapter sa puissance visuelle à la distance avec l’objet afin le voir net. La convergence, c’est la capacité d’aligner la trajectoire de ses deux yeux sur un point pour le voir simple.

Un équilibre qui permet, comme l’autofocus d’un appareil photo, de faire le point sur l’objet que l’on regarde, pour le voir net, quelle que soit la distance à laquelle il se trouve. À forcer en permanence la convergence, et sur les six muscles (oculomoteurs) entourant chaque œil, pour voir net de près, on fatigue. “Mieux vaut grossir les caractères que rapprocher l’écran pour voir correctement”,conseille François Pelen.

ADOPTER UNE BONNE POSTURE

“Notre ergonomie visuelle est indissociable de notre posture”, souligne Christophe Fontvieille, ophtalmologiste à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil, fondateur du groupe Point-Vision. Il constate combien “les troubles musculo-squelettiques augmentent aussi avec l’usage accru des écrans” et milite pour “doubler les examens visuels de bilans posturaux.” Il n’y a sans doute pas de posture idéale pour passer sa vie rivé à un écran, mais les spécialistes s’accordent à préconiser le moindre inconfort par un compromis entre vision et posture (cf. illustration). Lorsqu’on le regarde, assis, pieds à plat ou surélevés devant soi, dos et nuque droite, le haut de l’écran doit se situer au niveau des yeux. Si l’on travaille sur portable, le mieux est de le relier à un moniteur externe. À défaut, on le rehausse.

Dans tous les cas, on le place idéalement entre 50 et 70 cm de ses yeux (une longueur de bras). “Plus on regarde un détail, plus on a besoin de contraste”, explique également le chercheur : pour lire facilement l’équivalent d’une feuille A4 concentrée sur un écran de smartphone, mieux vaut augmenter le contraste de l’appareil que se contorsionner pour s’en rapprocher.

PORTER SON REGARD AU LOIN, FAIRE DES PAUSES VISUELLES

On ne peut pas toujours – ni totalement -choisir le temps passé sur des écrans. En revanche, il faut au minimum s’astreindre à une petite gymnastique. Pour soulager l’hyper-accommodation permanente qu’ils induisent, on se force régulièrement à en détacher son regard pour le porter au loin. Ensuite, il faut absolument s’imposer de véritables pauses, en s’en éloignant franchement, “toutes les deux heures, exactement comme lorsque l’on doit conduire longtemps sur l’autoroute”, conseille le Dr Pelen.

CLIGNER DES YEUX

Cligner des yeux est un réflexe nécessaire, “normalement 15 à 20 fois par minute”,précise Christophe Fontvieille. “La cornée n’étant pas vascularisée, le seul moyen de lui apporter eau et oxygène, c’est par les larmes”, explique le Dr Pelen. Tout le monde ne produit pas la même quantité de ces larmes, qui nettoient nos yeux en permanence. 

 François Pelen. Le médecin peutaussi prescrire des collyres de “fausses larmes” pour soulager ce désagrément.

SE PROTÉGER DE LA LUMIÈRE BLEUE ?

La lumière bleue est une partie spectre lumineux. Présente dans (ampoulesfluorescentes et led, ordinateurs, tablettes, consoles de jeux vidéo…). L’exposition excessive à cette lumière, le soir, perturbe notre rythme chronobiologique et retarde l’endormissement.

Des études ont aussi montré qu’une partie de la lumière bleue (les longueurs d’onde bleu-violet) se révèle nocive pour la rétine : à haute dose et à long terme, elle provoque une oxydation susceptible d’accélérer la mort des cellules et augmenter le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Quid de l’exposition chronique à cette même lumière froide via les écrans ? “Le sujet fait encore débat”, soulignent nos experts. Dans son rapport sur les effets de la lumière bleue sur la santé humaine, remis en mai 2019, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) soulignait en effet qu’on ne peut encore l’évaluer, “en raison du manque de données”.

Quant aux dispositifs revendiquant atténuation ou suppression de la lumière bleue (filtres incorporés aux écrans ou s’adaptant aux lunettes correctrices), le rapport ne les juge pas assez efficaces. “Au mieux, selon les fabricants, ils ne filtrent que 20 à 25 % de la lumière bleue”, confirme Christophe Fontvieille. À choisir, les lunettes spécifiques de protection contre la lumière bleue révèlent une puissance de filtrage plus importante que les verres correcteurs traités, concluait l’ANSES.

Source :  dknews-dz.com

actusantemag

Site santé

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Actusantemag

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading