Prise de poids pendant la grossesse : les probiotiques dans la balance

L’obésité, chez la femme enceinte, est associée à un plus grand nombre de cas de diabète gestationnel, de pré éclampsie, de macrosomie fœtale. Les effets sur la grossesse et l’enfant perdurent probablement jusqu’à l’âge adulte. Les mêmes conséquences s’observent lors d’une prise de poids excessive. Parmi les outils à disposition pour maitriser cette prise de poids : les règles alimentaires de base et plus récemment proposé, les probiotiques.
Une équipe néozélandaise a mis en place une étude en double randomisation visant à évaluer ces pratiques. Les femmes avec un IMC ≥ 30 entre 12 et 17 SA pouvaient être incluses ; étaient écartées celles ayant un diabète préexistant, une hémoglobine glyquée ≥ 6,7 % ou ayant antérieurement recouru à une chirurgie bariatrique.
Le programme comportait la remise d’un livre de conseils diététiques et d’activité physique, des SMS d’encouragement trois fois par semaine et surtout quatre visites à domicile de travailleurs de santé formés à l’éducation thérapeutique et à la culture d’origine des participantes (majoritairement Maories et Samoanes). Elles recevaient ou non selon la randomisation des gélules de probiotiques ( lactobacille Rhamnosus et bifidus Lactis BB12 ).
Tout reste à faire…
Au total, 230 femmes ont été recrutées, âge moyen 28 ans, IMC 38. Les patientes du groupe intervention ont pris un peu moins de poids (9,7 kg vs 11,4 kg) et contrairement à ce qui était attendu, celles qui ont pris des probiotiques sont plus nombreuses à avoir eu une prise de poids excessive – définie comme plus de 270 g par semaine entre le recrutement et 36 SA-. Aucune différence significative n’a été observée sur les paramètres maternels ou néonatals tel que diabète gestationnel, taux d’hémoglobine glyquée, échelle de stress, HTA, modalité d’accouchement, mesures anthropométriques et morbidité composite néonatales. A noter néanmoins que dans cette population la mortalité in utero/néonatale est élevée, à 7 %.
Des investissements en mode éducatifs sans effets, des probiotiques contre productifs, en matière de prise en charge de l’obésité sévère durant la grossesse, tout reste à faire.
Source : JIM