Anomalies congénitales : parfois la profession de la mère est en cause
Deux à 3 % des grossesses en Europe sont touchées par une anomalie congénitale majeure.
L’étiologie de la plupart de ces anomalies n’est pas claire, même si on sait que des facteurs génétiques et/ou environnementaux sont impliqués. Si on veut diminuer l’incidence de ces malformations, il est important d’identifier les facteurs environnementaux modifiables en cause pour éviter l’exposition des mères. Des facteurs modifiables sont déjà connus, comme par exemple le tabac, l’obésité ou la pollution atmosphérique.
Certaines évaluations du risque sanitaire montrent un lien entre l’exposition professionnelle des mères aux solvants, aux pesticides, aux métaux et la survenue d’anomalies congénitales chez leurs enfants. Mais leurs résultats sont souvent contradictoires, et la manière dont l’exposition a été évaluée varie d’une simple dénomination du poste de travail à la déclaration de la personne elle-même, et plus rarement à l’appréciation par un expert de l’exposition au risque.
Une revue systématique a été entreprise par des membres de l’Université de Groningen (Pays Bas) en janvier 2017, à partir d’études cas-témoins et d’études de cohorte associant un groupe témoin non exposé. Les études incluses dans la méta-analyse sont celles pour lesquelles tant l’exposition maternelle au risque que les anomalies congénitales du nouveau-né avaient été évaluées par un expert. Parmi les 2 806 publications sélectionnées, 27 études ont été retenues, menées entre 1980 et 2014. La fenêtre d’exposition critique retenue était de 3 à 1 mois avant la conception et le premier trimestre de la grossesse.
Attention aux solvants -et surtout aux éthers de glycol !
Anomalies du tube neural : une association positive significative est retrouvée avec l’exposition maternelle aux solvants : Odds Ratio OR = 1,51, intervalle de confiance à 95 % IC = 1,09 – 2,09 et parmi les solvants, aux éthers de glycol : OR = 1,93, IC = 1,17 -3,18.
En ce qui concerne les anomalies du tube neural, aucune association positive n’est constatée, ni avec l’exposition aux pesticides, ni avec celle aux métaux.
Malformations cardiaques : plusieurs études montrent une association positive significative avec l’exposition maternelle aux solvants, pour certains types de malformations cardiaques : OR = 1,31, IC = 1,06 – 1,63.
En ce qui concerne les malformations cardiaques, aucune association positive n’est décelée avec l’exposition aux pesticides.
Trois études montrent une association positive, non significative, entre les malformations cardiaques et l’exposition aux métaux : OR = 1,83, IC = 0,65 – 5,20.
Fentes labiales et fentes palatines : trois études montrent une association positive avec l’exposition maternelle aux solvants, pour les fentes labiales (avec ou sans fentes palatines) : OR = 1,35, IC = 1,10 -1,66 et les éthers de glycol : OR = 1,95, IC = 1,38 – 2,75.
En ce qui concerne les fentes labiales et les fentes palatines, une seule étude a trouvé une association positive, non significative, avec l’exposition maternelle aux pesticides ; deux études montrent une association positive, non significative, avec l’exposition maternelle aux métaux.
Hypospadias : une étude a évalué les effets de l’exposition maternelle aux solvants sur l’incidence de l’hypospadias. Elle montre une association positive : OR = 3,63, IC = 1,94 – 7,17.
Huit études ont concerné l’exposition maternelle aux pesticides et le risque d’hypospadias, une seule montre une association positive non significative. La méta-analyse ne retrouve aucune association.
Quatre études ont concerné l’exposition maternelle aux métaux et le risque d’hypospadias, une seule a trouvé une association positive, non significative…
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