Comment la prise de noix influence la qualité du sperme
Comment la prise de noix influence la qualité du sperme
Une dégradation de la qualité du sperme est observée depuis plusieurs décennies dans le monde. En cause vraisemblablement, l’environnement et le mode de vie (pollution, pesticides, stress, tabac…). Une alimentation déséquilibrée semble aussi jouer un rôle, pouvant altérer la numération des spermatozoïdes, à l’inverse du régime méditerranéen. Plus particulièrement, une consommation optimale en omégas 3, vitamine B9, antioxydants comme les vitamines C et E, le sélénium et le zinc pourraient améliorer la qualité du sperme et la fécondité.
Les noix, composantes du régime méditerranéen, sont riches en plusieurs de ces nutriments, et des chercheurs, en Espagne, ont eu ici l’idée d’étudier leurs effets dans ce domaine.
Cent dix-neuf hommes en bonne santé de 18 à 35 ans ont été recrutés et randomisés en deux groupes, pour un essai durant 14 semaines. Leur alimentation habituelle était déséquilibrée selon une échelle développée en Espagne. Parmi les critères d’exclusion figuraient une prise fréquente de noix, de compléments en phytostérols, huile de poisson, antioxydants, multivitamines, le tabagisme, des troubles de la reproduction, des médications contre des maladies chroniques, la prise de drogues.
Les deux groupes ont suivi leur régime habituel, enrichi pour l’un d’un mélange de 60 g/j de noix (30 g de type « Grenoble », 15 g d’amandes et 15 g de noisettes), l’autre groupe devant au contraire les éviter. La consommation alimentaire a été relevée en début d’étude et tous les mois.
La numération des spermatozoïdes, les pH, volume, mobilité, vitalité, morphologie, la fragmentation de l’ADN (qui a un effet modulateur sur la vitalité et la mobilité du sperme) ont été mesurés sur les échantillons de sperme prélevés en début et fin d’étude.
Augmentation de la vitalité et du nombre de spermatozoïdes
Au cours de l’intervention, les consommations en graisses totales, acides gras mono et polyinsaturés, dont oméga 3 ALA, de vitamine E et de magnésium ont augmenté dans le groupe « noix ». Dans les échantillons de sperme en fin d’étude, le nombre de spermatozoïdes, la vitalité, la mobilité, la morphologie, le pourcentage de formes normales se sont améliorés dans le groupe noix, significativement en comparaison du groupe témoin. Les auteurs observent aussi que la fragmentation de l’ADN diminue dans le groupe noix, de façon inversement proportionnelle à la vitalité, le volume du sperme et la numération, suggérant que ces améliorations seraient liées à cette moindre fragmentation de l’ADN.
Les auteurs rappellent les limites de leur essai : étude restreinte à un groupe de volontaires à priori normalement fertiles ; leur alimentation de base était déséquilibrée mais en Espagne, dans un environnement tout de même méditerranéen, potentiellement différent d’autres pays occidentaux ; et enfin, la seule dose testée était 60 g/j, posant la question des effets d’autres doses.
Néanmoins cette étude est intéressante car elle confirme l’influence de la nutrition sur la qualité du sperme. Elle invite à réaliser d’autres études pour préciser les effets d’aliments riches en nutriments anti-oxydants, et du régime méditerranéen, dans ce domaine.
Source : jim.fr