Cancer ovarien : les promesses du niraparib confirmées à long terme

Le diagnostic de cancer ovarien reste le plus souvent tardif et ses formes avancées exposent à une surmortalité autant qu’à un risque élevé de récidives. Le traitement actuel repose de plus en plus sur les inhibiteurs de la PARP (polyADP-ribose polymerase) ou de l’angiogenèse, en monothérapie ou en association. L’essai randomisé de phase 3 intitulé PRIMA, mené à double insu contre placebo, a établi que le niraparib en tant que représentant de la classe pharmacologique des inhibiteurs de la PARP, administré en première intention dans le traitement d’entretien améliorait le pronostic vital des patients atteintes d’un cancer ovarien récemment diagnostiqué à un stade avancé, ceci au terme d’un suivi médian de 13,8 mois.
Le bénéfice thérapeutique se traduisait surtout par un allongement de la survie sans progression de la maladie. Qu’en est-il de la survie globale avec un recul plus important et du rapport efficacité/acceptabilité de cette stratégie ? Autant de questions qui trouvent des réponses partielles dans la publication des résultats définitifs de l’essai PRIMA.
PRIMA : résultats au terme de 3,5 années de suivi
Les 733 patientes finalement incluses dans l’étude devaient avoir répondu partiellement ou totalement aux sels de platine administrés en première ligne. Le niraparib ou le placebo ont été administrés en une prise unique quotidienne dans le cadre d’un traitement d’entretien. Plusieurs facteurs de stratification ont été pris en compte dans l’analyse des données : réponse partielle ou complète à la chimiothérapie de première ligne (RP/RC), recours à une chimiothérapie néo-adjuvante (oui/non) ou encore déficit de la voie de recombinaison homologue (oui/non/indéterminée), laquelle conditionne en partie la réponse aux inhibiteurs de la PARP.
Au terme d’un suivi médian qui a atteint 3,5 années, la comparaison des groupes niraparib (n=487) et placebo (n=246), a confirmé les résultats de la première publication. Dans le groupe traité en cas de déficit de la recombinaison homologue, la durée médiane de la survie sans progression de la maladie a été de 24,5 mois, versus 11,2 mois dans le groupe placebo, ce qui conduit à un hazard ratio (HR) de 0,52 (IC 95% 0,40-0,68). Les valeurs correspondantes au sein de la cohorte globale ont été de 13,8 et 8,2 mois (HR 0,66; IC 95 % 0,56-0,79), et en l’absence de défaut de recombinaison homologue de 8,4 et 5,4 mois (HR 0,65; IC 95 % 0,49-0,87).
Le taux de survie ou d’absence de progression de la maladie à 4 ans s’est avéré plus élevé dans le groupe niraparib, notamment en cas de déficit de la recombinaison homologue, soit 38 % versus 17 % dans le groupe placebo. Dans la cohorte globale, les valeurs correspondantes ont été respectivement de 24 % et 14 %. Ni les taux, ni la durée de survie globale n’ont pu être calculés.
Dans le groupe traité, les évènements indésirables les plus fréquents et sérieux (grade ≥ 3) ont été de nature hématologique : thrombopénie (39,7 %), anémie (31,6 %) et neutropénie (21,3 %). Toutefois, l’incidence des syndromes myélodysplasiques ou des leucémies myéloïdes aiguës s’est avérée à la fois faible et voisine, de l’ordre de 1,2 % dans les deux groupes.
Les résultats définitifs de l’essai PRIMA confirment le bénéfice thérapeutique du niraparib chez les patientes atteintes d’un cancer ovarien diagnostiqué à un stade avancé, à haut risque de progression. Certes, le gain semble plus significatif quand il existe un déficit de la voie de recombinaison homologue, mais il n’en est pas moins cliniquement appréciable chez toutes les patientes incluses dans l’étude.
Source : JIM