Démence et pollution atmosphérique : certaines particules fines plus à risque ?

De nouvelles données indiquent que l’exposition à la pollution atmosphérique par les particules fines PM2.5, dont le diamètre est inférieur à 25 μm, peut augmenter le risque de démence chez les personnes âgées. Le mécanisme suspecté est la neuroinflammation via une inflammation systémique ou un stress oxydatif secondaires à l’irritation pulmonaire. Bien que des données suggèrent des possibilités d’intervention de la pollution atmosphérique dans le déclin cognitif, l’importance relative des PM2.5 provenant de différentes sources d’émission n’est pas connue. En effet, chaque source émet des particules fines aux propriétés physico-chimiques distinctes.
Une cohorte de plus de 25 000 sujets de plus de 50 ans suivis pendant 10 ans L’étude EPOCH (Environmental Predictors of Cognitive Health and Aging) a utilisé les données d’une enquête biennale effectuée entre 1998 et 2016. Cette étude de cohorte américaine représentative portait sur la santé et la retraite. Elle incluait des personnes de plus de 50 ans, non atteintes de démence au démarrage de l’étude et pour lesquelles on disposait de diverses données d’exposition environnementale (N = 27 857). En particulier, les chercheurs disposaient de données d’exposition moyenne mensuelle aux PM2.5 provenant de 9 sources d’émission (agriculture, trafic routier, trafic non routier, combustion de charbon pour la production d’énergie, autre production d’énergie, combustion de charbon pour l’industrie, autre industrie, incendies de forêt et poussière soulevée par le vent) pour les lieux de résidence des participants, sur 10 ans, estimées à partir d’un modèle spatiotemporel prédictif.
Parmi les 27 857 participants (âge moyen, 61 [ET 10] ans ; femmes 56,5 %), 4 105 (15 %) ont développé une démence au cours d’un suivi moyen de 10,2 [5,6] ans.
Certaines expositions plus à risque
Des niveaux plus élevés de PM2.5 totales étaient associés à un risque accru de développer une démence, avec un rapport de risque de 1,08 par intervalle interquartile (IQR) des concentrations de PM2.5.
Dans des modèles à polluant unique, les PM2.5 provenant de différentes sources d’émission ont été examinées. Les PM2.5 provenant de toutes les sources à l’exception de la poussière, étaient associées à des taux accrus de démence, les associations les plus fortes étant liées à l’agriculture, la circulation routière, la combustion du charbon et aux incendies de forêt.
Après avoir contrôlé d’autres sources de PM2.5 et de co-polluants, seules les PM2.5 issues de l’agriculture et des incendies de forêt étaient fortement associées à des taux plus élevés de démence : HR, 1,13 (IC à 95 % 1,01-1,27) et HR, 1,05 (IC à 95 % 1,02-1,08), respectivement.
Ces résultats suggèrent que la réduction de l’exposition à la pollution atmosphérique, en particulier aux PM2.5 provenant de ces sources, pourrait être une approche bénéfique pour réduire le risque de démence chez les personnes âgées et promouvoir un vieillissement cognitif sain.
Source : JIM