Allergie à l’avocat, voici un nouvel allergène !
L’avocat (Persea americana, angl.: avocado) appartient à la famille des Lauracées comme le laurier et le camphrier. Natif d’Amérique centrale, surtout cultivé dans les Îles Canaries, il est consommé en salades, parfois assaisonné de sauces. Les deux variétés principales sont vertes (Strong) et plus foncées (Hass), mais il en existe d’autres telles que Fuerte, Bacon, Reed et Russell. On lui attribue une grande valeur pour la santé (bénéfices cardiovasculaires), et il favoriserait la perte de poids, le microbiote intestinal, et même, les fonctions cognitives.…
L’allergie IgE-dépendante à l’avocat, relativement rare, peut se manifester par des dermites de contact, des rhino-conjonctivites, des urticaires et des anaphylaxies. Privitera-Torres et coll. décrivent une anaphylaxie après consommation d’un avocat de la variété Hass chez un homme de 41 ans, sans histoire clinique antérieure. Ses symptômes (prurit pharyngé intense et prurit auriculaire), non associés à un syndrome latex-fruit, ont disparu au bout d’une heure, sans aucun traitement !
Le réchauffement climatique et l’agriculture intensive mis en causeLe prick plus prick (piqûre du fruit puis piqûre de la peau du patient) était fortement positif (induration de 10 mm) ainsi que le dosage des IgE sériques spécifiques (IgEs) qui était à 2,93 kUA/L (Thermofisher). Avec la technique des immunoblots, les auteurs ont détecté un nouvel allergène dans les extraits des variétés Hass et Fuerte : il s’agit d’une protéine de 50 kDa (kilodaltons), identifiée comme une endo-1,4 ß-glucanase.
Dans Allergome (base de données des protéines allergènes), les autres allergènes connus pour l’avocat sont Pers a1 (endochitinase impliquée dans le syndrome latex-fruits), Pers a 4 (profiline). D’autres allergènes possibles sont des protéines thaumatine-like et une isoflavone-reductase-like.
Reste à comprendre la raison de cette découverte plutôt tardive de cet allergène nouveau ? Diverses hypothèses pourraient être évoquées comme l’influence du réchauffement climatique sur les allergènes des plantes ou leurs traitements en agriculture intensive, pouvant faire intervenir, entre autres, le rôle des protéines de défense.
Source : JIM
