Douleurs après lésions des tissus mous : opter pour l’acide hyaluronique

Chez les sportifs, les lésions des tissus mous sont courantes, parmi lesquelles la tendinopathie de la coiffe des rotateurs, la tendinopathie d’Achille et celle de la rotule, la bursite de l’olécrane et celle du pied et la fasciite plantaire.
Leur traitement comporte plusieurs options : chirurgie, physiothérapie, analgésiques locaux, et corticostéroïdes injectables. Ces derniers sont largement utilisés pour réduire la douleur à court terme, et améliorer la fonction. Toutefois, ils ne sont pas dénués d’effets indésirables à long terme. Plus coûteuse, l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) peut faciliter le retour au jeu, mais nécessite parfois un délai de plusieurs mois avant d’être efficace.
On observe aussi un intérêt croissant pour l’acide hyaluronique (AH). Il s’agit d’un polysaccharide de poids moléculaire élevé, présent surtout dans la matrice extracellulaire du tissu conjonctif, dont il contribue à maintenir la viscoélasticité. L’AH est utilisé de longue date dans la prise en charge de la gonarthrose et autres indications. Différentes publications récentes, évaluant ses effets sur les tissus mous, soulèvent des questions concernant l’efficacité et l’innocuité de cette approche.
Plus efficace que les autres approches
Une équipe canadienne a tenté d’y répondre en conduisant une revue systématique avec méta-analyse. Elle a dépouillé les bases de données PubMed, EMBASE, MEDLINE et le registre Cochrane des essais contrôlés, pour en extraire les essais contrôlés randomisés évaluant le traitement par injection d’AH pour les lésions des tissus mous.
Sur les 6 930 études identifiées, 19 étaient éligibles pour l’analyse (soit 1 629 patients, âgés en moyenne de 48,5 ans) : 9 avaient été réalisées en Europe, 8 en Asie et 2 en Amérique du Nord.
Dans toutes les indications, les injections d’AH ont été plus efficaces pour réduire la douleur que les placebos ou des principes actifs (cortisone, PRP, physiothérapie). Moins de 6 semaines après l’administration, le niveau de la douleur, évalué par échelle visuelle analogique, était plus bas (différence moyenne de score 2,39, p < 0,001, 17 essais), ainsi qu’entre 6 et 12 semaines (2,03, p < 0,001, 15 essais). À moyen terme, après 12 semaines, le résultat persiste (différence moyenne 3,57, p<0,001, 6 essais).
Il existe une hétérogénéité élevée pour la coiffe des rotateurs et la tendinopathie du coude et un bénéfice incertain pour le doigt à ressaut.
Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté. Quelques rares douleurs ont été signalées au décours de l’injection (< 2,5 % des cas).
Selon les auteurs, le recours à l’acide hyaluronique s’avère plus efficace que les traitements habituels pour lutter contre la douleur après certaines lésions des tissus mous.
Source : JIM