Infertilité féminine : l’intolérance au gluten serait souvent en cause

Des chercheurs espagnols viennent de publier un travail d’analyse stupéfiant sur des dizaines d’études consacrées aux liens entre maladie cœliaque et infertilité féminine. Les résultats sont sans appel : une femme souffrant de problème de fertilité est trois fois plus susceptible d’être atteinte de maladie cœliaque.

La maladie cœliaque est un trouble auto-immun dans le cadre duquel la consommation de gluten entraîne une réaction anormale du système immunitaire qui provoque la destruction des villosités de l’intestin grêle. Si elle se manifeste principalement par des symptômes digestifs, elle peut avoir des répercussions sur la santé générale. Le lien entre maladie cœliaque et infertilité est connu depuis 1970, date à laquelle de premiers travaux évoquaient le cas de trois patientes atteintes de maladie cœliaque, dont les problèmes de procréation avaient été solutionnés avec le suivi d’un régime sans gluten.

Les troubles de la reproduction, face cachée de l’intolérance au gluten

Certains troubles gynécologiques et obstétriques sont plus fréquents chez les femmes atteintes de maladie cœliaque.

  • Les troubles du cycle menstruels : une étude a mis en évidence que 19,4 % des malades cœliaque souffrent d’aménorrhées (absence de règles) contre seulement 2,2% des femmes non malades ; elles sont plus susceptibles de souffrir de règles douloureuses, rares ou peu abondantes, ou de présenter des saignements vaginaux entre deux périodes de règles.
  • Elles présentent un risque 4 fois plus important de connaître au moins une complication durant la grossesse. Il existe une association entre maladie cœliaque et fausse couche, hypertension gestationnelle, décollement du placenta, anémie grave, hyperkinésie utérine, retard de croissance intra-utérine…
  • Elles possèdent une durée de fertilité plus courte, avec des règles plus tardives et une ménopause précoce.
  • Le temps de gestation est en général plus court , et les bébés naissent avec un poids de naissance plus faible que la moyenne ).

Une mauvaise assimilation des nutriments altère la fertilité

L’une des pistes pour expliquer ce lien entre la maladie cœliaque et troubles de la fertilité chez la femme concerne les aspects nutritionnels. En effet, la maladie provoque une malabsorption des nutriments au niveau de l’intestin grêle et favorise la survenue de carences qui pourraient perturber la fonction reproductrice. Une déficience en zinc ou en sélénium altère par exemple la production de l’hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) indispensables au bon fonctionnement des ovaires ; l’acide folique intervient dans le métabolisme de l’ADN et sa déficience impacte les tissus à prolifération rapide de l’embryon, notamment le tissu nerveux.

L’auto-immunité impliquée dans les troubles de la fertilité

Mais le principal processus pathologique liant la maladie cœliaque et l’infertilité serait lié à la présence des auto-anticorps caractéristiques de la maladie. Des chercheurs ont examiné l’impact des anticorps dirigés contre la transglutaminase, une enzyme présente dans les tissus de l’organisme, sur les cellules du placenta, la structure nourricière qui alimente le fœtus. Ils ont utilisé des anticorps provenant de préparations commerciales et du sang de trois femmes souffrant de la maladie et ne suivant pas de régime d’exclusion. Ils ont constaté que les cellules du placenta subissent des dommages, ce qui pourraient expliquer la survenue de fausses couches et de retard de croissance.

De plus, les anticorps anti-transglutaminase perturbent la formation de nouveaux vaisseaux au niveau de l’utérus, une étape capitale pour le bon déroulement d’une grossesse.

Sensibilité au gluten et infertilité

En dehors de la maladie cœliaque, certaines personnes souffrent de symptômes digestifs soulagés par l’exclusion du gluten. Les liens entre sensibilité au gluten et problèmes de fertilité sont moins bien connus. En 2015, un article a reporté le cas d’un couple parvenu à concevoir un enfant après six tentatives de procréation assistée, après un régime sans gluten d’une durée d’un an.

Source :julienvenesson.fr

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