Quand demander un dosage de calprotectine fécale ?

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Quand demander un dosage de calprotectine fécale ?

La calprotectine fécale est reconnue comme marqueur de l’inflammation dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) sans qu’il y ait pour autant des recommandations quant à son dosage pour le dépistage, le suivi des patients symptomatiques ou asymptomatiques ou encore en postopératoire.

Cet article du Belgian IBD Research and Development (BIRD) group se veut être un guide pratique pour le clinicien.
Après une recherche bibliographique des articles sur le sujet jusqu’en octobre 2017, le groupe a élaboré des recommandations qui ont été soumises aux gastroentérologues et pédiatres gastroentérologues. Les règles proposées sont celles qui ont suscité plus de 80 % d’agrément.

Sur le plan technique, il est recommandé de recueillir un échantillon des premières selles qui sont les plus concentrées. Les échantillons peuvent être conservés 72 h à température ambiante, jusqu’à 7 jours entre 2 et 8°C. Après extraction, les échantillons peuvent être conservés congelés.

En dépistage :
Un taux de calprotectine fécale :
– > 250 µg/g identifie des patients susceptibles d’avoir une inflammation intestinale nécessitant des investigations endoscopiques ;
– entre 100 et 250 µg/g incite à un contrôle dans les 3 mois ;
– < 100 µg/g est négatif ( excellente valeur prédicative négative).
Le taux de calprotectine doit être interprété dans son contexte global car  il peut être augmenté dans différentes situations non gastro-intestinales comme une infection, des pathologies malignes ou la prise d’AINS.

Pour le suivi des patients symptomatiques :

Un  taux > 250 µg/g différentie une MICI d’une étiologie non inflammatoire.
Un dosage avant traitement puis 3 et 6 mois après est recommandé pour évaluer la réponse aux traitements et prédire une rémission.

L’endoscopie reste le gold standard pour mesurer l’activité et les modifications de traitement ne doivent pas être effectués sur la base du seul taux de calprotectine quand c’est possible.

Le taux de calprotectine est corrélé à l’activité endoscopique avec une bonne sensibilité et spécificité (88 % et 73 %) dans la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Il est mieux corrélé à l’activité endoscopique que la clinique ou la CRP.
Ainsi, en suivi, si le taux de calprotectine est :
– > 250 µg/g : discuter la compliance au traitement,
réfléchir à un changement de traitement
considérer une endoscopie pour évaluer les lésions ;
– entre 100 et 250 µg/g : rechercher une autre cause
contrôler après 3 à 6 mois ;
– < 100 µg/g : rechercher une autre étiologie aux symptômes qu’une MICI.
Une diminution rapide et significative de la calprotectine survient en cas de traitement par forte doses de corticoïdes, d’infliximab, adalimumab ou vedolizumab.

Suivi des patients asymptomatiques

Un contrôle est recommandé tous les 3 à 6 mois. Une augmentation de la calprotectine doit être confirmée par l’imagerie après exclusion des autres étiologies potentielles.
Dans les Crohn avec atteinte iléale ou colique, un patient avec un taux de calprotectine < 200 µg/g  a 4 fois moins de risque de rechute dans l’année qu’avec une calprotectine > 200.
Dans les rectocolites hémorragiques et Crohn colique, un seuil plus bas est proposé pour identifier les risques de rechute clinique car un taux > 120 µg/g est associé à un risque de rechute augmenté de 6 fois.

Dans les rectocolites hémorragiques, chez les patients en rémission sous infliximab une augmentation de la calprotectine précède de 3-4 mois la rechute. Dans le Crohn, ce délai est de 2 à 4 mois.
Un taux de calprotectine > 200 µg/g est prédictif d’une rechute, d’où l’importance de ce dosage pour dépister rapidement la reprise de l’inflammation.

Source : jim.fr

actusantemag

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