Hépatites : comment s’en protéger ?

 

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Hépatites : comment s’en protéger ?

Ces maladies du foie, qui apparaissent principalement après une contamination par un virus, sont insidieuses. Leur mode de transmission et leur gravité dépendent du type de virus contracté (A, B, C ou E). Et même si leurs traitements ont fait d’énormes progrès, mieux vaut s’en protéger.

“L’ensemble des maladies du foie sont méconnues alors que 2 millions de Français en souffrent et qu’elles peuvent conduire à une cirrhose ou à un cancer hépatique”, constate le Pr Christophe Bureau, secrétaire général de la société française d’hépatologie (AFEF).

Les hépatites fulminantes comptent parmi les plus redoutables car elles sont susceptibles de détruire le foie en quelques jours. Seule une greffe réalisée en urgence peut alors sauver le patient. Certaines se présentent sous une forme aigüe durant quelques semaines, avec une fatigue intense, un jaunissement de la peau (ictère), des nausées, des démangeaisons et parfois des éruptions cutanées (type urticaire). D’autres passent inaperçues au début mais s’installent sur le long terme. On parle alors d’hépatite chronique.

Mais la majorité des hépatites sont moins agressives et disposent désormais de traitements efficaces.

L’hépatite A

“Très fréquente, notamment chez les enfants, elle se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par le virus VHA”, explique le Pr Didier Samuel, doyen de la Faculté de médecine Paris Sud et auteur de “La crise de foie n’existe pas” (éd. Marabout). Elle guérit généralement toute seule en quelques semaines (seul 1 cas/1 000 évolue en hépatite grave ou fulminante). Le risque n’existe quasiment plus en France. On attrape aujourd’hui une hépatite A lorsqu’on voyage dans des pays où l’hygiène est précaire et l’eau potable insuffisante. Mais on peut aussi la contracter au contact de personnes malades.
Pour se protéger, il faut se faire vacciner avant de partir dans une zone à risque (Inde, Pakistan, Maghreb…) et lorsqu’une personne de son entourage est malade. “Le vaccin est bien toléré et très efficace”, précise le Pr Samuel. Comptez deux injections à 6 mois d’intervalle.

L’hépatite B

Le virus responsable de l’hépatite B (VHB) est extrêmement contagieux, plus que celui du sida (VIH) . La contamination se réalise par voie sexuelle, mais aussi par la salive ou le sang. Les toxicomanes qui utilisent des aiguilles souillées contractent ainsi souvent l’hépatite B. Le risque de contamination par transfusion sanguine est devenu infime en France, mais il persiste dans nombre d’autres pays. En revanche, une mère porteuse du virus le transmet presque systématiquement à son enfant lors de l’accouchement. C’est pourquoi le dépistage des femmes enceintes est devenu obligatoire afin de vacciner le nouveau-né juste à la naissance si besoin.
“Malgré la vaccination, on estime le nombre de porteurs du virus à 400 000 en France”, souligne le Pr Samuel. Il n’y a pas forcément de symptômes immédiats mais l’infection peut devenir chronique, avec un risque élevé de générer une cirrhose ou un cancer. Il est donc très important de se protéger contre l’hépatite B en se faisant vacciner en cas de situation à risque : conjoint porteur du virus, toxicomanie, partenaires sexuels multiples et homosexualité.  Attention aussi à l’hygiène du matériel employé pour le tatouage et le piercing. Il doit être à usage unique.

L’hépatite C

Naguère appelée “hépatite non A, non B”, l’hépatite C s’attrape surtout par le sang et par piqûre. Jusqu’en 1990, les malades contractaient principalement le virus par transfusion sanguine. Aujourd’hui, ce risque a quasiment disparu en France car les dons de sang font à présent l’objet d’un dépistage systématique. La plupart des nouveaux cas diagnostiqués provient de l’usage de drogue par voie intraveineuse ou suite à la pose d’un piercing. “Sur les 150 000 personnes atteintes d’une hépatite C chronique en France, 75 000 ne le savent pas”, indique le Pr Bureau. L’infection peut en effet rester silencieuse durant des dizaines d’années avant de dégénérer en cirrhose ou en cancer.
Il n’existe pas de vaccin contre ce virus. En revanche, les traitements actuels peuvent en venir à bout, contrairement à l’hépatite B. Depuis 2014, de nouveaux antiviraux bloquent la reproduction du virus dans le corps et parviennent ainsi à l’éliminer. Ils étaient réservés jusqu’en 2017 aux patients dont le foie était déjà bien endommagé. Mais désormais tous les patients atteints d’hépatite C peuvent en bénéficier. Leur efficacité est de 95%.

L’hépatite E

Encore méconnue, elle se propage par les eaux contaminées ou les mains sales, comme le virus de l’hépatite A. On peut l’attraper en Inde, au Maghreb ou au Moyen-Orient, mais aussi en Europe de l’Ouest par la viande de porc mal cuite. Attention donc aux charcuterie fumées. La guérison est souvent spontanée et sans séquelles, mais il existe quelques formes graves, en particulier chez la femme enceinte.
Attention aussi, certaines hépatites ne sont pas dues à un virus mais aux médicaments. Le paracétamol est souvent incriminé. “C’est la plus fréquente des hépatites médicamenteuses et la première cause d’hépatite sévère ou fulminante”, indique le Pr Samuel. Il ne faut jamais en absorber plus de 3 g par jour (pour un adulte) et ne pas en prendre de manière prolongée.

Source : marieclaire.fr

 

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