Existe-t-il un lien entre la consommation de viande et de poisson et la stéatose hépatique non alcoolique ?

Existe-t-il un lien entre la consommation de viande et de poisson et la stéatose hépatique non alcoolique ?

Une étude récente publiée dans BMC Public Health a étudié les associations entre la consommation de viande et de poisson et le risque de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD).

Arrière-plan

La NAFLD est une accumulation de graisse hépatique > 5 % et n’est pas causée par une consommation excessive d’alcool ou par l’utilisation de médicaments hépatotoxiques. Il s’agit de la maladie hépatique chronique la plus courante, avec une prévalence estimée à 25 %.

La NAFLD est associée à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires, de carcinome hépatocellulaire et de diabète. Il manque des traitements efficaces contre la NAFLD. Le régime alimentaire est un facteur modifiable important pour la NAFLD.

Différentes compositions de régimes ont des effets distincts sur la NAFLD. La consommation de viande par habitant a augmenté dans le monde au fil du temps. En Chine, les adultes consommaient en moyenne 94 grammes de viande par jour en 2015, soit bien plus que la recommandation de 75 g/jour.

L’augmentation de la consommation de viande est liée à une résistance accrue à l’insuline, au diabète de type 2 et au stress oxydatif, qui ont une pathogenèse similaire à celle de la NAFLD.

Le poisson est une excellente source de nutriments tels que la vitamine D, le sélénium, les acides gras polyinsaturés (AGPI) et les protéines. Plus précisément, les poissons gras contiennent des niveaux plus élevés d’AGPI oméga-3 qui peuvent avoir des effets protecteurs sur la santé.

Les études antérieures sur les associations entre la consommation de viande et de poisson et la NAFLD étaient incohérentes, et les données sur les différents types de consommation de viande et de poisson en relation avec la NAFLD sont rares.

À propos de l’étude

Dans la présente étude, les chercheurs ont examiné les associations entre la consommation de différents types de viande et de poisson et le risque de NAFLD chez les adultes chinois plus âgés et d’âge moyen.

Ils ont utilisé les données de l’étude de cohorte Guangzhou Biobank et ont inclus des participants revenus en 2009-2010 pour un examen de suivi. Les participants avec des données manquantes et une consommation excessive d’alcool ont été exclus.

Le résultat de l’étude était la NAFLD, évaluée par échographie abdominale et diagnostiquée sur la base des critères établis par la Société chinoise d’hépatologie. La consommation de viande et de poisson a été mesurée à l’aide d’un questionnaire sur la fréquence alimentaire.

La fréquence moyenne de consommation au cours des sept derniers jours et la quantité consommée par séance ont été mesurées. La viande transformée comprenait du poisson salé et de la charcuterie.

Les viandes rouges étaient du porc, du mouton et du bœuf. Les poissons gras comprenaient le maquereau, la tête de serpent, l’anguille aptère, l’anguille de mer, la sardine et le saumon. Les variables confusionnelles potentielles étaient le sexe, l’âge, l’éducation, le revenu familial, la profession, le tabagisme et l’alcoolisme ainsi que l’activité physique.

Les participants ont subi des évaluations anthropométriques et des biomarqueurs, notamment le cholestérol des lipoprotéines de faible (LDL-C) et de haute densité (HDL-C), les triglycérides (TG), la glycémie à jeun (FPG) et le cholestérol total (TC).

L’analyse de variance (ANOVA) et le test du chi carré ont été utilisés pour comparer les caractéristiques des groupes de consommation. Les associations entre la consommation de viande et de poisson et la NAFLD ont été examinées à l’aide d’une régression logistique multivariée, ajustée pour tenir compte des facteurs de confusion. Une analyse de médiation a été réalisée pour tester les effets indirects via des facteurs métaboliques.

Résultats

L’étude a inclus 1 862 participants âgés en moyenne de 60,9 ans et les femmes représentaient 50,16 % de la taille de l’échantillon. La prévalence de la NAFLD était de 37,22 %. Les fumeurs et les hommes étaient plus susceptibles de souffrir de NAFLD.

Les personnes atteintes de NAFLD avaient une tension artérielle, un tour de taille, un indice de masse corporelle (IMC), un TG et un FPG plus élevés et un HDL-C plus faible. Les sujets atteints de NAFLD ont montré une consommation plus élevée de fruits de mer et de poissons gras.

Le rapport de cotes (OR) de développer une NAFLD était de 1,4 pour les participants consommant au moins trois portions de poisson gras par semaine par rapport à ceux qui n’en consommaient pas, après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels. Un ajustement supplémentaire pour tenir compte des facteurs métaboliques a révélé une association significative entre une consommation accrue de poissons gras et un risque plus élevé de NAFLD.

Aucune association significative n’a été observée entre la NAFLD et la consommation d’aliments marins ou aquatiques, de viande rouge, de volaille, de viande transformée ou d’autres poissons.

Les chercheurs ont observé des effets indirects négatifs significatifs des aliments marins ou aquatiques sur la NAFLD médiés par le HDL-C et la pression artérielle systolique. De plus, les effets indirects positifs significatifs de la viande transformée sur la NAFLD étaient médiés par l’IMC, le TG, le FPG et le tour de taille.

Conclusions

Les chercheurs ont découvert que la consommation de trois portions ou plus de poisson gras par semaine était associée à un risque de NAFLD plus élevé que l’absence de consommation. Il n’y avait aucune autre association significative. Notamment, les résultats n’établissent pas d’effet causal des poissons gras sur la NAFLD.

De plus, des biais et des erreurs de rappel pourraient s’être produits, et des effets de confusion résiduels ne pourraient pas être exclus. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que réduire la consommation de poissons gras pourrait réduire le risque de NAFLD.

Source : news-medical.net

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