Le Covid-19 est-il une maladie saisonnière ?

Wellington, le samedi 25 avril 2020 – Le faible taux de mortalité des pays de l’hémisphère Sud pourrait laisser penser que le coronavirus est moins virulent en été. Le bilan officiel de l’épidémie (près de 200 000 morts) est sujet à caution.

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, la Nouvelle-Zélande est régulièrement désignée comme l’un des pays ayant le mieux géré la crise sanitaire. Grâce à une réponse énergique (fermeture des frontières et confinement rapide) et une campagne de dépistage massif, l’archipel a réussi à juguler l’épidémie : seulement 18 morts, un R0 descendu à 0,5 et un nombre de nouveaux cas quotidiens en chute libre.

La Nouvelle-Zélande présente bien sûr des atouts géographiques, indépendamment du volontarisme de ses pouvoirs publics. Le pays est peu densément peuplé, isolée du reste du monde et se trouve dans l’hémisphère sud. Il semblerait cependant que les pays du sud de l’Equateur soient moins touchés par la pandémie actuelle que ceux du nord. Ainsi, on ne compte que 176 morts en Argentine, 80 en Australie et 79 en Afrique du Sud. Seule exception, le Brésil, qui déplore 3 700 décès, ce qui reste tout de même relativement peu pour un pays de 210 millions d’habitants.

On dirait le Sud

Peut-on en déduire que le coronavirus actuel est, comme les virus de la grippe ou d’autres affections respiratoires, une maladie saisonnière ? Difficile de tirer des conclusions aussi hâtives sur un pathogène aussi méconnu que le SARS-Cov-2, sur lequel on découvre de nouvelles particulerités tous les jours. Mais plusieurs études plaident en ce sens. Le 3 mars dernier, les chercheurs de l’université de Beihang en Chine affirmaient qu’une température élevée et une forte humidité diminuaient le taux de transmission du Covid-19. Ce qui expliquerait le faible nombre de morts des pays tropicaux (51 morts en Thaïlande, toujours aucun au Vietnam).

Ce jeudi, c’est le gouvernement américain qui expliquait avoir découvert que les ultra-violets pouvaient tuer le virus. « Notre observation la plus frappante à ce jour est l’effet puissant que semble avoir la lumière du virus pour tuer le soleil » a expliqué Bill Bryan, conseiller scientifique du gouvernement américain.

La comparaison avec d’autres coronavirus ne permet pas de trancher la question de la saisonnalité. Si le SRAS avait disparu à l’été 2003, laissant penser à une certaine saisonnalité, le MERS, au contraire, sévit à toute époque de l’année et essentiellement dans les régions chaudes. L’évolution future de la pandémie dans les deux hémisphères apportera peut-être d’autres éléments de réponse.

Quinze fois plus de morts en Equateur ?

Si le bilan officiel de l’épidémie est de 195 000 morts dans le monde, le chiffre exact de victimes est bien difficile à connaitre. De nombreux pays ne comptabilisent pas encore les décès dans les maisons de retraite ou à domicile, ce qui laisse penser que l’épidémie est bien plus meurtrière qu’annoncée. En s’appuyant sur les statistiques de mortalité globale, le Financial Time estimait ce mercredi que le coronavirus aurait tué 41 000 Britanniques (contre 19 500 officiellement).

En utilisant la même méthode statistique, le New York Times conclut qu’au moins 36 000 morts du coronavirus n’ont pas été comptabilisés dans le monde. Les grandes villes sont celles qui supportent le plus lourd bilan : la mortalité globale a été multiplié par deux à Paris, par quatre à New York. C’est dans les pays pauvres que le bilan officiel serait le plus sujet à caution. En Equateur par exemple, les statistiques de mortalité aboutissent à un bilan de 7 600 morts de l’épidémie, contre 500 officiellement.

Trump embourbé dans l’eau de Javel

Aux Etats-Unis, Donald Trump doit gérer les suites de sa dernière déclaration absurde de ce jeudi. Surinterprétant les résultats d’une étude scientifique, il avait suggéré que l’ingestion de désinfectant ou d’eau de Javel pouvait tuer…

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