Une technique révolutionnaire au CHU de Clermont-Ferrand pour traiter l’arythmie cardiaque : l’électroporation

Une technique révolutionnaire au CHU de Clermont-Ferrand pour traiter l’arythmie cardiaque : l’électroporation

Le CHU de Clermont-Ferrand est le premier établissement d’Auvergne-Rhône-Alpes à avoir proposé, en septembre dernier, cette nouvelle technique révolutionnaire : l’électroporation pour traiter une pathologie cardiaque.

Depuis septembre 2022, 120 patients ont été traités au CHU de Clermont-Ferrand grâce à une nouvelle technique révolutionnaire d’ablation atriale : l’électroporation.

Pour quelle pathologie ?

Ce traitement cible la fibrillation atriale. Cette arythmie cardiaque correspond à une anomalie qui affecte la fréquence cardiaque normale. Fréquente, elle peut entraîner des complications telles que l’AVC ou l’insuffisance cardiaque.

“C’est une pathologie en pleine explosion, du fait notamment que la population vieillisse”, observe le professeur Romain Eschalier, chef du service de cardiologie médicale du CHU clermontois. 10 à 15 % des plus de 80 ans connaissent un épisode d’arythmie. L’âge moyen s’établissant entre 65 et 75 ans.

La technique

Jusque-là, pour traiter cette arythmie, longtemps ont été utilisés des traitements médicamenteux peu efficaces et présentant des effets secondaires dont le plus connu est le dérèglement de la thyroïde. Puis, dans les années 90, le traitement par ablation de fibrillation atriale débute, consistant à isoler des zones de tissu à l’origine de l’arythmie. Deux sources d’énergie sont alors utilisées : la radiofréquence (chaud) et la cryoablation (froid). Développée au CHU de Bordeaux en mars 2021, l’électoporation repose sur des champs électriques non thermiques et sélectifs pour les tissus.

Les avantages

Efficacité à 90 voire 95 %. Une sécurité : “Ce système élimine le tissu cardiaque sans affecter d’autres structures environnantes critiques telles que l’œsophage ou les nerfs principaux : un risque potentiel de l’ablation thermique standard”, précise le cardiologue. De surcroît, avec une intervention moins longue (environ 30 à 40 mn contre 4 à 5 heures), davantage de patients peuvent être traités. Pas d’anesthésie générale, moins de complications, plus d’efficacité, une récupération plus rapide. ” C’est une alternative très prometteuse qui nous a aussi permis de réduire les délais d’intervention, permettant une prise en charge plus précoce afin d’obtenir une meilleure réponse au traitement.”

Le CHU de Clermont-Ferrand est un des trois grands centres français et le seul en Auvergne Rhône-Alpes à avoir débuté cette activité en septembre dernier.

Voici une évolution très importante dans le traitement des rétrécissements aortiques.

“Avant, pour soigner une valvulopathie, on ouvrait le thorax. L’intervention pouvait durer 4 à 5 heures. Désormais, l’implantation du Tavi (Transcathéter aortic valve implantation) est réalisée par voie percutanée”, explique le professeur Géraud Souteyrand, chef du Pôle de cardiologie du CHU de Clermont-Ferrand.

Le Tavi. Ce Tavi a été développé au CHU de Rouen dès le début des années 2000, et à la suite, le CHU de Clermont-Ferrand fut un des premiers centres à la pointe de cette méthode d’implantation dès 2010. En dix ans, elle a beaucoup évolué, particulièrement dans la miniaturisation. Grâce à une étroite collaboration entre les chirurgiens cardiaques et les cardiologues interventionnels, les résultats ont été optimisés et les complications liées à cette technique ont drastiquement diminué, de même que la mortalité.

L’intervention. Elle consiste à placer, via une petite ouverture, le plus souvent dans l’artère fémorale, une nouvelle prothèse qui écrase la valve aortique malade. “Ainsi, la nouvelle valve prend le relais immédiatement, explique le cardiologue, cette méthode peu invasive, et moins lourde pour le patient, a permis de diminuer la durée d’hospitalisation de 10 jours à 4.” Aujourd’hui, la majorité des patients est traitée par Tavi plutôt que par chirurgie cardiaque en France, comme à Clermont-Ferrand.

Pour qui ? L’implantation du Tavi concerne les personnes souffrant d’un rétrécissement aortique calcifié serré, responsable de manifestations très invalidantes, voire potentiellement mortelles (essoufflement, douleurs angineuses ou syncopes survenant à l’effort).

Des patients jugés inopérables ou à très haut risque chirurgical en raison de leur âge (au-delà de 75 ans) ou de la présence d’autres maladies. “Plusieurs études récentes ont montré un bénéfice de l’utilisation du Tavi avec de meilleurs résultats à 2 ans qu’avec la chirurgie cardiaque. Ceci a conduit à indiquer le Tavi en première intention à partir de 75 ans.”

Expertise. À la pointe de l’innovation en Tavi, l’équipe clermontoise forme notamment des cardiologues de toute la France et participe à des études cliniques et des congrès nationaux. Les cardiologues clermontois réalisent environ 400 procédures chaque année.

Source : lamontagne.fr

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