Donner de la vitamine D pendant la grossesse serait bon pour les os des enfants

Un apport suffisant en vitamine D pendant la grossesse semble bien améliorer la santé osseuse de l’enfant à naître. Les arguments en faveur de cette hypothèse tendent à s’accumuler, mais ils sont souvent fournis par des études d’observation dont les résultats sont loin d’être concordants.
Un petit effet sur le CMO pour les enfants nés en hiver
Ces constatations sont à l’origine de l’essai randomisé, mené à double insu contre placebo MAVIDOS (Maternal Vitamin D Osteoporosis Study) dans lequel ont été incluses 1 123 femmes. L’objectif était de répondre à la question suivante : une supplémentation quotidienne en cholécalciférol de 1 000 UI pendant la grossesse (de la 14e semaine à l’accouchement) permet-elle d’augmenter la masse osseuse du nouveau-né ?
En première analyse, la réponse est non, cette stratégie n’influe pas sur le contenu minéral osseux (CMO) du squelette entier chez le nouveau-né. Cependant, une analyse secondaire programmée a révélé qu’en cas de naissance hivernale, la supplémentation en vitamine D pendant la grossesse permettait d’augmenter le CMO néonatal d’une demi-déviation standard, de sorte que le seuil de signification statistique a été franchi. Aucune différence de ce type n’a été établie pour les autres saisons.
Les différences observées à la naissance persistent-elles dans l’enfance ? Question pertinente et cruciale, car la persistance de l’effet biologique à long terme pourrait contribuer à une amélioration de la santé osseuse de l’adulte, voire réduire le risque ultérieur de fracture. Le protocole de l’essai MAVIDOS incluait au demeurant un suivi de la masse osseuse de l’enfant jusqu’à l’âge de 4 ans.
Une anthropométrie une absorptiométrie biphotonique X ont permis d’estimer les paramètres suivants : CMO du corps entier, la densité minérale osseuse aréolaire [aDMO], surface osseuse [SO] et composition corporelle.
Un effet durable sur la minéralisation osseuse jusqu’à l’âge de 4 ans
Sur 723 enfants, 564 (78,0 %) se sont présentés à la visite de 4 ans, mais l’absorptiométrie biphotonique X n’était exploitable que chez 452 d’entre eux. La supplémentation maternelle en vitamine D a été associée à une augmentation significative de l’a DMO soit 0,477 (intervalle de confiance à 95 % IC 95 %, 0,472-0,481) versus 0,470 (IC à 95 %, 0,466-0,475) g/cm2 dans le groupe placebo, p = 0,048).
Des résultats qui ont été confirmés dans toute la cohorte en tenant compte du CMO et de la masse maigre et en ajustant selon l’âge…
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