Bénéfices de la vaccination antigrippale face au risque cardiovasculaire

Bénéfices de la vaccination antigrippale face au risque cardiovasculaire

Bénéfices de la vaccination antigrippale face au risque cardiovasculaire

Nombre d’infections virales respiratoires, dont la grippe, accroissent le risque de pneumonies et d’atteintes systémiques pouvant favoriser la survenue d’événements pathologiques cardiovasculaires (CV) graves, mortels ou non. Par ailleurs, l’existence d’une maladie CV est, en soi, un facteur de risque d’infection grippale plus ou moins sévère.

Une précédente méta analyse avait démontré que la vaccination anti grippale était associée à un moindre risque d’événements pathologiques CV, létaux ou non, notamment de syndromes coronariens aigus. Depuis, la publication de l’essai IAMI (Influenza Vaccination After Myocardial Infarction) a fourni des données complémentaires sur la réduction de ce risque après vaccination.

Une nouvelle méta-analyse a donc été menée, intégrant des essais cliniques randomisés (ECR) publiés entre 2000 et 2021, traitant de l’impact de la vaccination antigrippale vs placebo ou contrôle. L’activité grippale observée, était classée, selon les Centers for Diseases Control et la World Health Association en périodique, sporadique, locale, régionale et/ou étendue.

Le paramètre principal analysé a été l’incidence des événements pathologiques CV et la mortalité spécifique après 12 mois de suivi, en ciblant un événement composite cumulant les décès de cause spécifique CV, les hospitalisations pour nécrose myocardique, angor instable, accident vasculaire cérébral ischémique, décompensation cardiaque et pour interventions en urgence de revascularisation coronaire. Les données recueillies ont été traitées entre Janvier 2020 et Décembre 2021.

La cohorte d’étude, à partir de 6 ECR, inclut 2 890 individus qui avaient bénéficié d’une injection IM d’un vaccin antigrippal standard. Parallèlement, elle a intégré 1 620 autres patients ayant reçu un vaccin vivant atténué par voie nasale, 2 504 ayant reçu un placebo IM et 365 témoins, non traités. Pour l’ensemble des 9 001 participants, la moyenne d’âge se situait à 65,5 ans ; 3 828 (42,5 %) étaient des femmes ; 4704 (52,3 %) avaient des antécédents cardiaques. Le suivi moyen est de 9 mois, variant entre 0,1 et 12,2 mois. La majorité des ECR retenus étaient, selon les critères Cochrane, de bonne qualité, avec risque de biais faible.

Moins de pathologies cardiovasculaires et une réduction de la mortalité

Sur l’ensemble des 4 510 sujets vaccinés, 162 (3,6 %) ont présenté, dans un délai de 1 an, un événement pathologique CV majeur. Ils étaient 242 (5,4 %) parmi les 4 491 sous placebo ou contrôles, soit un ratio de risque RR calculé à 0,66 (intervalle de confiance à 95 % IC : 0,53- 0,83 ; I2 = 19 % ; p< 0,001). En d’autres termes, la réduction absolue du risque du fait de la vaccination a été de 1,8 % (IC : 0,9- 2,7 % ; p < 0,001) et le nombre de patients vaccinés nécessaires pour prévenir un événement pathologique de 56 (IC : 38- 107).

Dans le sous-groupe particulier de malades ayant souffert d’un syndrome coronarien aigu (n = 3313), l’effet de la vaccination a été encore plus net, l’incidence se situant à 6,5 % après vaccin face à 11 % sous placebo, soit un RR à 0,55 (IC : 0,41- 0,75 ; I2 = 33 % ; p < 0,001). A titre de comparaison, chez les patients en état stable, non hospitalisés (n = 5688), l’incidence a été moindre et similaire, à 1,7 %, soit un RR à 1,00 (IC : 0,68-1,47 ; I2 = 0 % ; p = 0,98).

Après syndrome coronarien aigu, la réduction absolue du risque a donc été de 4,5 % (IC : 2,6- 6,4 %), p < 0,001) et le nombre de patients à vacciner pour prévenir un événement pathologique CV s’est élevé à 23 (CI : 16- 39).

Globalement 76 décès sur 4 510 (1,7 %) ont été déplorés parmi les patients vaccinés face à 111 sur 4 491 (2,5 %) chez les non vaccinés, témoins ou placebo, durant le suivi ; ces résultats n’étant, toutefois, pas significatifs : RR à 0,74 (IC : 0,42- 1,30 ; I2 = 62 % ; p = 0,29). Dans le groupe plus particulier des syndromes coronariens aigus (n = 3 313), la létalité a été de 2,6 % après vaccination vs 5,4 % sous placebo/contrôle, soit un RR calculé à 0,44 (IC : 0,23-0,81 ; I2 = 43 % ; p = 0,01).

La réduction absolue est de 2,8 % et le nombre de malades à traiter pour prévenir un événement pathologique de 36 (IC : 15- 100). Comparativement, dans l’ensemble des patients stables, non hospitalisés, on relève 1,1 vs 0,8 % de décès, soit un RR non significatif à 1,45 (IC : 0,84- 2,50 ; I2 = 0 % ; p = 0,18).

Ainsi, la prise en compte des données d’ECR récents, dont l’essai IAMI qui avait inclus 2 532 patients présentant une nécrose myocardique récente, confirme l’existence d’une interaction significative entre vaccination antigrippale et réduction de la mortalité CV, cette dernière étant particulièrement marquée en cas de syndrome coronarien aigu.

L’effet de taille observé à propos de la vaccination est comparable, si ce n’est supérieur, à celui des traitements médicamenteux CV majeurs, tels que l’aspirine, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les statines, etc…

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