Le virologue Marc Van Ranst : “La quarantaine doit être de mise pour les vacanciers à leur retour de zones contaminées”
Le sujet est revenu au-devant de la scène, depuis que l’Espagne reconfine certaines régions autour de Lerida en Catalogne mais aussi en Galice. L’épidémie est repartie à la hausse, et le pays ne veut prendre aucun risque.
Seulement voilà, l’Espagne, c’est aussi le lieu de villégiature préféré des Belges. Et apparemment pour tous ceux qui comptent y séjourner ou qui en reviennent, les consignes gouvernementales semblent très floues.
‘‘ le taux d’infection de ces régions d’Espagne en ‘lock down’, pour le moment, est 46 fois plus élevé que chez nous ’’
Aucune obligation de quarantaine, il faut dire que chez nous, il n’y a pas de loi qui puisse la contraindre.
De retour de zones contaminées? Il faut isoler ces vacanciers
Pour le virologue, du centre d’expertise du coronavirus en Belgique, Marc Van Ranst, il n’y a pas à tergiverser : “Si le taux d’infection du pays est plus élevé que le nôtre, et par exemple le taux d’infection de ces régions d’Espagne en ‘lock down’, pour le moment, est 46 fois plus élevé que chez nous, le risque d’être contaminé est donc plus élevé. Pour éviter que ces touristes n’infectent des personnes chez nous, il faut absolument les isoler au moins deux semaines. Sur le plan scientifique, il est certain qu’après deux semaines, il n’y aura plus aucun risque de contamination.”
Ne pas revivre le scénario du mois de mars
Et l’expert de nous rappeler le scénario du mois de mars avec les retours de vacances de carnaval :”C’est un scénario que l’on doit éviter. Et encore, à l’époque, nous n’étions même pas certains qu’il y avait des cas de contamination dans les montagnes italiennes. Ici, dans cette province de Catalogne, on sait qu’il y a recrudescence de cas et que le virus circule. C’est donc pire qu’après les vacances de carnaval.”
Pourquoi nos hommes politiques ne suivent pas les experts?
Alors pourquoi le politique ne suit-il pas l’avis d’experts ? Depuis le début de la gestion de cette crise sans précédent, c’est un match qui se joue entre experts, d’une part et politiques, de l’autre. Entre l’avis scientifique, souvent tranché et ce que la population qui a déjà fourni d’énormes efforts pour le confinement, va accepter.
Du côté du monde politique, on nous rappelle qu’il faut permettre aux citoyens de circuler, de respirer, qu’il faut leur donner, à nouveau, une certaine liberté après ces mois de privation.
Des experts qui n’ont pas tous le même avis
Et puis, “tous les avis scientifiques ne vont pas dans la même direction”, nous dit-on du côté politique. Le Dr Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral pour la crise du coronavirus explique, lui, qu’il ne faut pas s’inquiéter. Pour ce spécialiste des maladies infectieuses, nous sommes mieux préparés qu’au mois de mars et nous ne sommes plus du tout, dans les conditions du retour des vacances de carnaval.
Quarantaine ou pas, les autorités recommandent mais sans obligation. Histoire de donner une bulle d’air aux concitoyens ou comment concilier les avis des experts et les mesures politiques avec le nécessaire besoin de souffler, il y va, selon eux, de notre santé psychologique et mentale.
Marc Van Ranst n’en démord pas : “Le meilleur moyen de ne pas être contaminé cet été, c’est de ne pas voyager à l’étranger pour le moment. C’est décidé. Moi, je resterai chez moi.”
Rtbf.be