Prévenir la pneumonie du Covid-19 avec des anticytokines ?

Les maladies auto-immunes dont font partie les rhumatismes inflammatoires chroniques se distinguent les unes des autres sur le plan épidémiologique et pathogénique, mais elles ont au moins un point en commun : c’est l’implication de la surproduction de cytokines dans les lésions tissulaires propres à chacune d’entre elles. Les antagonistes pharmacologiques de ces médiateurs de l’inflammation-infliximab, adalimumab ( anti-tumor necrosis factor [TNF]) ou encore ustekinumab (anti-interleukin [IL]-12/IL-23 [p40 subunit]) sont d’ailleurs couramment utilisés dans le traitement du psoriasis, de la polyarthrite rhumatoïde ou des maladies inflammatoires intestinales avec un certain succès quant à la prévention de leurs poussées évolutives. Ces médicaments augmentent cependant le risque d’infections virales ou bactériennes, tout en favorisant la réactivation de viroses anciennes. Dans ces conditions, la pandémie de Covid-19 pose de véritables défis cliniques dans la prise en charge des maladies auto-immunes.

Pas de flambée de Covid-19 chez les patients sous biothérapies

Par ailleurs, les formes graves de l’infection par le SARS-CoV-2 – environ 15 à 20 % des cas- posent un autre défi thérapeutique en l’absence de médicaments efficaces. Les comorbidités qui aggravent le pronostic du Covid-19 incluent les affections auto-immunes y compris celles qui sont traitées par des « anticytokines ». Paradoxalement, dans ce cas de figure qui est loin d’être exceptionnel, aucune flambée de cas de Covid-19 n’a été pour l’instant rapportée. Ce qui fait évoquer l’hypothèse d’une protection relative apportée par ces maladies ou leur traitement face à l’infection par le SARS-Cov-2. 

De fait la pneumonie associée s’accompagne dans ses formes les plus sévères d’une activation démesurée des lymphocytes effecteurs T et d’une surproduction de cytokines pro-inflammatoires, tout particulièrement l’IL-6, désignée par le terme d’orage « cytokinique » potentiellement létal qui a été décrit auparavant chez des patients exposés à des biothérapies incluant divers anticorps monoclonaux. D’autres cytokines que l’IL-6, notamment l’IL-1, le TNF et l’interféron-γ, interviennent de concert pour aggraver les effets de «l’orage » à type d’œdème pulmonaire lésionnel ou encore de coagulation intravasculaire disséminée. Dans le cas d’une infection virale comme le Covid-19, cette cascade d’évènements favorise la dissémination de l’agent pathogène et lui fournit les moyens de terrasser son hôte.

Une hypothèse audacieuse

De fait, l’inhibition pharmacologique de l’IL-6 au moyen d’un anticorps monoclonal dirigé contre son récepteur- c’est le cas du tocilizumab- pourrait s’avérer utile dans la lutte contre l’orage en question. Ce traitement pourrait prévenir la réaction inflammatoire fatale et il existe des données en faveur de cette hypothèse. Par ailleurs, la plupart des cytokines incriminées au cours du Covid-19 sont produites en quantité abondante durant les poussées évolutives des maladies auto-immunes ce qui en fait des cibles thérapeutiques privilégiées dans ce cadre.

D’où l’hypothèse émise par G Monteleone et coll . dans le Lancet. Selon eux les patients exposés aux inhibiteurs de l’IL-6 ou de substances apparentées – du fait d’un rhumatisme inflammatoire chronique- seraient…

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