Conséquences variées de la prise de neuroleptiques sur l’évolution de la grossesse

Exploitant des données relatives à une cohorte de près de 140 000 femmes ayant donné naissance à un enfant entre 2005 et 2012 en Nouvelle-Galles du Sud (Australie), une étude vise à cerner les liens éventuels entre l’usage de médicaments neuroleptiques avant ou/et durant la grossesse et l’évolution de la grossesse. Plus précisément, les auteurs ont recensé dans cette cohorte 2 741 femmes (soit environ 2 %) exposées avant (dans les 450 jours précédant la grossesse) ou/et pendant la gestation. Ils ont distingué ces femmes en six catégories :

– deux groupes de femmes qui sont concernées par un usage quotidien des neuroleptiques « à court terme et à faible dose » avant leur grossesse (51,1 % des intéressées) ;

– trois groupes de femmes avec un usage quotidien des neuroleptiques à plus long terme : soit « à faible dose » (20,9 %) ; soit « à dose moyenne » (11 %) ; soit « à dose élevée » (2 %) ;

– un sixième et dernier groupe (15 %) concerne des femmes recevant une « posologie croissante » de neuroleptiques durant leur grossesse (du fait de l’aggravation des troubles psychiatriques).

Une population hétérogène

Sans surprise, les femmes concernées par un usage au long cours des neuroleptiques sont aussi celles relevant, le plus souvent, d’un diagnostic de schizophrénie ou de trouble bipolaire, avec un risque accru de recevoir « plusieurs psychotropes » ou/et d’être hospitalisée en psychiatrie durant leur grossesse. Et en général, comparativement aux mères non exposées à un tel traitement, les femmes recevant des neuroleptiques connaissent davantage d’événements indésirables au moment de la naissance. Autre constat : les femmes les plus exposées aux neuroleptiques (durée, posologie) ont les risques les plus élevés de souffrir d’un diabète gestationnel ou d’une hypertension gravidique… 

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