Prévenir la fibrillation auriculaire postopératoire

 

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Prévenir la fibrillation auriculaire postopératoire

La survenue d’une fibrillation auriculaire (FA) est assez fréquente dans les suites d’une intervention chirurgicale non cardiaque. Sa prévention chez les patients à haut risque semble opportune, mais peu de données permettent de juger de son intérêt, à fortiori de ses performances. Une pharmacothérapie est parfois utilisée et, à cet égard, une revue des données de la littérature internationale, couplée à une méta-analyse, s’imposait pour procéder à un état des lieux.

Les bases de données suivantes ont été interrogées jusqu’au 7 septembre 2016 : MEDLINE, registre central des essais contrôlés de Cochrane et SCOPUS. N’ont été incluses dans la méta-analyse que les études randomisées dans lesquelles des patients en rythme sinusal ont bénéficié d’une chirurgie non cardiaque. L’incidence de la FA postopératoire a été évaluée, de même que les effets indésirables à court terme de la pharmacothérapie utilisée à des fins de prévention.

21 études, 11 608 patients

Au total, 21 études ont été sélectionnées, ce qui représente un effectif de 11 608 patients. Les interventions pratiquées relevaient de la chirurgie vasculaire (n = 3 465), thoracique (n = 2 757), générale (n = 2 292), orthopédique (n = 1 756) ou «
autre » (n = 1 338). Comparativement au placebo ou à des médicaments supposés actifs, trois classes thérapeutiques ont réduit significativement le risque relatif (RR) de FA postopératoire : (1) bêta-bloquants : RR = 0,32 (intervalle de confiance à 95 % [IC], 0,11 à 0,87) ; (2) amiodarone (RR = 0,42 ; IC, 0,26 à 0,67) : (2)  statines (RR = 0,43 ; IC, 0,27 à 0,68). En revanche, les médicaments ou traitements suivants n’ont eu aucun effet statistiquement significatif sur le risque en question : (1) inhibiteurs calciques (RR = 0,55; IC, 0,30 à 1,01) ; (2) digoxine (RR = 1,62; IC, 0,95 à 2,76) ; (3) magnésium (RR = 0,73; IC, 0,23 à 2,33). La fréquence des évènements indésirables s’est avérée voisine d’un médicament à l’autre, à l’exception des bêta-bloquants dont l’administration préopératoire a été associée à une surmortalité (RR = 1,33 ; IC, 1,03 à 1,37) et une plus grande fréquence de la bradycardie (RR = 2,74 ; IC, 2,19 à 3,43) dans la période postopératoire.

En bref, cette méta-analyse suggère qu’une pharmacothérapie prophylactique peut réduire le risque de FA postopératoire en chirurgie non cardiaque. L’efficacité des bêta-bloquants, de l’amiodarone ou encore des statines serait particulièrement significative, au prix d’une acceptabilité à court terme relativement satisfaisante. Les bêta-bloquants ne seraient pas cependant dénués d’effets indésirables, notamment d’un effet bradycardisant qui peut s’avérer préoccupant. Quoiqu’il en soit, une telle stratégie préventive ne peut s’envisager que chez les patients à haut risque de FA, en soulignant que son efficacité n’est pas formellement établie, au point qu’elle ne saurait figurer dans les recommandations actuelles.

Source : jim.fr

actusantemag

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